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DECLARATION FINALE : CARAVANE OUEST AFRICAINE DE LA CGLTE.OA 4eme EDITION EN L’AN 2023
lundi 8 janvier 2024, par
DECLARATION FINALE
Dans le cadre de la 4e Edition de la Caravane Ouest Africaine de la CGLTE-OA sur le changement climatique avec focus sur les défis environnementaux, agricoles et économiques, nous Mouvements sociaux de l’Afrique de l’ouest, avons parcourus du 06 Novembre au 01 Décembre 2023 le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Gambie soit près de 3 000 km en 27 jours pour rencontrer les communautés rurales et des autorités politiques. Ce à travers des conférences, débats, marches pacifiques, rencontres avec les autorités administratives, politiques et chefs coutumiers, échanges d’expériences et visites de communautés victimes d’accaparement de terres, d’eau, des forêts, des semences paysannes,... dans le but de contribuer à la définition de politiques basées sur les principes de l’Agro écologie paysanne et de la bonne gouvernance des ressources naturelles pour relever le défis de la souveraineté alimentaire face aux enjeux climatiques et autres crises qui n’épargnent pas la région Afrique de l’Ouest.
Constitués d’organisations paysannes, autorités religieuses, chefs traditionnels et coutumiers, pêcheurs, éleveurs, communautés rurales, défenseurs des droits humains, universitaires et autres organisations de la société civile de 15 pays de l’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
Guidés par les principes et idéaux ancestraux de la charte du Mandé, de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits de la Femme en Afrique, la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la déclaration paysanne, les directives de la bonne gouvernance foncière de la FAO, de la convention 189 de l’OIT relative à la protection des droits des travailleurs domestiques ;
Reconnaissant le caractère essentiel de la terre, de l’eau, des semences paysannes pour l’humanité et la biodiversité et la nécessité de mener des campagnes d’information et de sensibilisation des acteurs.
Constatant que le capitalisme et le néolibéralisme fer de lance du colonialisme sont les principales causes du changement climatique1 dont les conséquences désastreuses se répercutent sur le continent africain qui ne contribue qu’à hauteur de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
1 Evaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat "Impacts, adaptation et vulnérabilité (6e rapport 2022 deuxième partie)
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Conscients que sans sécurisation et contrôle de nos patrimoines communs : Terre, Eau et Semences paysannes par et pour les communautés y compris les femmes et les jeunes ; il n’y aura pas de développement durable qui répond aux enjeux et défis liés au réchauffement climatique, à la souveraineté alimentaire, aux chocs économiques, énergétiques et environnementaux, à la paix et cohésion sociale... .
Reconnaissant le besoin urgent d’accorder plus d’attention aux enjeux de l’eau , la terre et les semences dans le monde paysan, afin de réduire les inégalités, d’ouvrir des perspectives pour les jeunes et les femmes, de favoriser le développement durable des terroirs, de générer des emplois décents, et de régler de manière optimale les causes de l’exode rurale et de la migration irrégulière.
Constatant les effets néfastes du changement climatique : dégradation des terres arables, inondation, feux de forêts, remontée des eaux, avancée du désert... ;
Préoccupés par le déficit de financement et de bonnes politiques d’accompagnement des paysans face aux besoins d’investissements nécessaires pour contribuer à l’atteinte des 169 cibles des 17 Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2035 ;
Conscients de l’insuffisance des financements des pays africains pour faire face aux changements climatiques et à l’endettement colossal de la Banque Mondiale ;
Constatant que le développement socio-économique africain est menacé par la crise climatique : 13,5 millions de personnes dans le Sahel pourraient tomber dans la pauvreté en raison de chocs liés au changement climatique d’ici 2050 si des mesures urgentes d’adaptation au climat ne sont pas prises2 ;
Déterminés à combattre l’agriculture industrielle qui favorise les multinationales au détriment des communautés paysannes à travers l’accaparement des terres, des eaux et des semences paysannes et cautionné par l’article 6 de l’accord de Paris soit disant processus de séquestration de carbone ;
Conscients du rôle déterminant que les femmes du secteur informel et des aides ménagères jouent dans l’économie et dans la stabilisation de bon nombre de foyers ; font face paradoxalement à de multiples difficultés dans l’exercice de leur fonction, notamment les faibles revenus, les violences... ;
Constatant la faible application du Protocole de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO adopté en 1975 et les mécanismes de suivi pour sa meilleure applicabilité au niveau des frontières ;
Inquiètes de la faible ratification de la convention 189 de l’OIT sur la protection des droits des travailleurs domestiques ;
Nous nous engageons à :
Renforcer les synergies entre acteurs et organisations engagés dans la lutte pour la terre, l’eau, les semences paysannes, le pastoralisme, la pêche artisanale et la
foresterie afin de développer une vision commune pour un changement global dans nos pays ;
Œuvrer pour le renforcement du dialogue politique et de la cohésion sociale pour une paix durable,
2 Selon le nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé Région du G5 Sahel : Rapport National sur le Climat et le Développement
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Exiger la révision de l’article 06 de l’Accord de Paris relatif au crédit carbone ;
Lutter pour une gouvernance inclusive et équitable des ressources naturelles
transfrontalières ;
Combattre toutes formes d’accaparement des ressources naturelles y compris la terre, l’eau et les semences paysannes et soutenir les communautés victimes de cette injustice ;
Accompagner et appuyer les projets et programmes de sécurisation, de préservation et de protection des droits fonciers légitimes des communautés ;
Soutenir l’accès sécurisé des femmes et des jeunes à la terre et aux ressources naturelles pour leur autonomisation.
Nous exhortons nos autorités à prendre des mesures concrètes pour :
Soutenir toutes propositions de lois, textes règlementaires et politiques publiques en faveurs des communautés pour la sécurisation de leurs droits collectifs particulièrement les ressources naturelles halieutiques et hydrauliques ;
Protéger les terres, l’eau, et les semences paysannes notre bien commun en particulier contre la marchandisation ;
Interdire le dragage, l’utilisation de produits toxiques et toutes formes d’exploitation et de production dans les cours d’eau principalement les fleuves Niger et Sénégal... ;
Enclencher une transition énergétique basée sur l’utilisation durable des énergies autonomes, économes, renouvelables et circulaires,... sans greenwashing, ni énergie fossile et sans nucléaire ;
Restituer les terres des communautés victimes d’accaparement notamment celles de NDiael au Sénégal ; de Ingall et Aderbissinatt au Niger et Sanamadougou au Mali ;
Assurer une représentation équitable et un engagement significatif des femmes et des jeunes, y compris les jeunes filles, dans leur diversité, à tous les processus liés au changement climatique ;
Dénoncer sans réserve l’article 6 de l’Accord de Paris dont les approches profitent d’abord aux financiers et aux privés et contribuent à renforcer la marchandisation des ressources naturelles dont l’accaparement des terres, des eaux, des forêts, au détriment des communautés et des nations ;
Ratifier la convention 189 de l’OIT (Organisation internationale du travail) relative à la protection des droits des travailleurs domestiques et leur attribuer un statut spécial dans les codes de travail des différents pays ;
Appliquer le consentement libre et éclairé prôné par l’ONU avant d’approuver tout projet lié à la terre, l’eau, les ressources naturelles dans le cadre d’une évaluation approfondie de l’impact environnemental, social et économique et une étude de
faisabilité en tenant compte du genre ;
A la CEDEAO, nous recommandons :
La mise en place de mécanismes pour une meilleure protection du patrimoine foncier des communautés locales et la reconnaissance des droits coutumiers dans les politiques foncières matérialisées par des lois ;
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L’harmonisation des politiques agro sylvo pastorales et halieutiques au niveau régional pour une meilleure gouvernance inclusive et équitable ;
La Promotion de l’agro écologie paysanne pour une meilleure protection de la biodiversité et une alternative au changement climatique ;
La prise de mesures idoines pour l’arrêt de l’exploitation abusive des forets, de la chasse de la faune en Afrique ;
La mise en place d’un mécanisme commun pour éradiquer le terrorisme dans le sahel en vue de sécuriser et de protéger les biens et les populations en Afrique de l’Ouest ;
Le renforcement des mécanismes de protection et de valorisation du cheptel en Afrique de l’Ouest en incitant les pays à mettre en place des codes pastoraux consensuels afin d’éviter également les conflits fréquents entre tribus et villages.
La prise de mesures appropriées pour arrêter le pillage des ressources halieutiques par les multinationales entrainant les pêcheurs à se transformer en convoyeur de candidats potentiels africains à la migration irrégulière ;
La mise en œuvre effective du Protocole de la CEDEAO pour la libre circulation des personnes et des biens et des mécanismes de suivi pour sa meilleure applicabilité au niveau des frontières ;
L’octroi d’un statut consultatif à la CGLTE-AO dans les thématiques Terre, Eau et semences paysannes processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques de développement notamment celles portant sur les ressources naturelles ainsi que le suivi ;
La prise en compte du document de plaidoyer commun pour une gouvernance responsable et équitable en Afrique de l’Ouest sécurisant les droits de communautés dont les femmes et les jeunes déposé à la Commission de la CEDEAO à Abuja au Nigeria ;
Oui à une CEDEAO des peuples respectant la souveraineté des Etats prenant en compte les femmes et les jeunes pour une souveraineté alimentaire maitrisée et une justice climatique concertée !!!
Fait à Serrekunda, Gambie, le 30 novembre 2023.
Présentation
Présentation de l’UACDDD dite Union
1. CREATION DE L’UACDDDD Créée en 2003, l’Union des Associations et Coordinations d’associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démuni.es (UACDDDD) dite l’UNION est enregistrée sous le récépissé n° 0685 / G-DB du 30 Septembre 2005 conformément aux dispositions de la loi n° 04-038- du 05 août 2004 sur les associations en République du Mali. L’UACDDDD est à but non lucratif et apolitique. Son siège est sis à Niamakoro- Siébougouni- (…)
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