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FORUM CITOYEN AFRIQUE EUROPE ABIDJAN, 26 au 28 Novembre 2017 DECLARATION


lundi 18 décembre 2017, par Aicha Koné

En marge du 5 ème sommet Union européenne Union africaine qui se tiendra du 29 au 30
novembre 2017 à Abidjan, les organisations de la société civile, les mouvements sociaux et
syndicaux de 16 pays africains et de 7 pays européens se sont donnés rendez-vous à Abidjan
du 26 au 28 novembre 2017, pour analyser l’état des relations entre les Etats d’Afrique et
d’Europe et de proposer un modèle de partenariat respectueux des valeurs intrinsèques des
deux peuples prenant en compte les aspirations profondes des populations.
A l’état actuel, les relations entre l’Europe et l’Afrique sont maternalisées et définies
unilatéralement par les politiques européennes dominées par un capitalisme exacerbée qui se
caractérisent par les intérêts géostratégiques et la recherche effrénée du profit au détriment
des aspirations des communautés africaines à la paix, à la démocratie et au développement.
Elles se traduisent par un endettement sauvage aggravé de la dépendance monétaire,
compromettant tout investissement souverains pour l’avenir des générations futures.
Les Accords de partenariats économiques proposés, ne feront pas évoluer les choses dans le
sens de la prise en compte des intérêts des peuples africains. Le partenariat public-privé, sur
lequel est basé le plan d’investissement extérieur de l’union européenne, a déjà montré ses
limites dans d’autres programmes similaires en cours. Ce partenariat est une source
d’accaparement des ressources naturelles notamment la terre, l’eau, les semences, la
pêche...En lieu et place d’une prospérité partagée, il faut s’attendre plutôt une à fragilisation
des exploitations familiales, à une précarisation des communautés locales en général.
Sous prétexte d’une politique de gestion de flux migratoires et de la lutte contre le terrorisme,
les gouvernements européens passent sous silence les répressions que certains régimes
africains exercent sur leurs propres peuples qui n’aspirent qu’à une alternance démocratique
et à plus de respect de droits humains. La jeunesse, du fait de l’inadéquation de l’éducation
au besoin de développement des économies des sociétés africaines, et des politiques exogènes
imposés aux états Africains, souffre aujourd’hui du chômage endémique et de manque de
repère. Cette situation la pousse à tenter des aventures extrêmes notamment la migration, le
terrorisme avec leurs conséquences désastreuses.
Face à cette situation de désespoir total, on assiste à des mouvements de revendication de
jeunes partout en Afrique pour un développement à visage humain, plus de démocratie et une
meilleure gestion de la chose publique. En lieu de réponses adéquates à ces justes et légitimes
revendications, les gouvernements opposent, dans la plupart des cas, une répression. C’est le
cas des violentes répressions récemment enregistrées au Togo, au Tchad, en République
Démocratique de Congo au Burundi...
Ici à Abidjan même, la jeunesse s’est vue refuser le droit de manifester pour exprimer son
désarroi sur la traite des migrants en Lybie.
1Au cours des trois (3) jours de travaux, dans un esprit de convivialité et de partage, les acteurs
de la société civile, du monde syndical, des mouvements de jeunes, de femmes, des paysans,
des commerçants, des transporteurs, etc, ont débattu des perspectives sur les différentes
thématiques abordées à travers trois axes majeurs (politique, économique et socio-culturel)
comprenant chacun des sous thèmes. Il s’agit de : L’alternance démocratique, la protection
sociale, les accords de partenariat économique (APE), la dépendance monétaire,
l’endettement, le changement climatique, l’agriculture, la souveraineté alimentaire, la
gouvernance des ressources naturelles, l’accaparement des terres et la migration.
Au regard de tous ce qui précèdent, le forum citoyen Afrique – Europe fait les
recommandations suivantes :
1- Sur la gouvernance et l’alternance démocratique
Aux gouvernements :
 Renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire dans les Etats africains ;
 Adapter les constitutions africaines des Etats en fonction des réalités socio-culturelles
et spirituelles de l’Afrique ;
 Garantir l’indépendance totale des institutions nationales et régionales du point de vue
de leurs modes de désignation, de fonctionnement ainsi que leur autonomie
financière ;
 Affermir la vocation républicaine de nos forces de défense et de sécurité ;
Aux organisations de la société civile :
 Renforcer les alliances entre les Sociétés Civiles européennes et africaines pour
influencer les prises de décisions entre l’Europe et l’Afrique ;
 Promouvoir une implication et une participation citoyenne dans les processus de
gouvernance démocratique dans les Etats Africains ;
2- Sur la protection sociale
Aux gouvernements :
 
Mener une réflexion sur le développement de l’Afrique autrement en s’inspirant de
nos valeurs socio-culturelles ;
Aux organisations de la société civile :
 Rencontrer les parlementaires africains pour une meilleure prise en charge budgétaire
de la protection sociale par les Etats au profit de toute la population ;
 Sensibiliser les populations des Etats africains à contribuer à l’amélioration de la
protection sociale en s’acquittant de leurs taxes ;
3- Sur les accords de partenariat économique
2- Informer et sensibiliser l’opinion publique africaine et internationale sur les effets
néfastes des APE sur le commerce, l’intégration régionale, l’industrialisation, les
droits humains et syndicaux ;
 Réaliser des Etudes d’impact des APE au niveau des communautés économiques
régionales avec l’implication effective et inclusive de la société civile aux
mouvements syndicaux et sociaux.
4- Sur la souveraineté alimentaire, l’accaparement des terres et la gouvernance des
ressources naturelles
A l’Union européenne :
 La participation effective de la société civile et les communautés locales de base au
processus de négociation, conception et exécution des plans d’investissement ;
 La prise en compte des leçons tirées sur les initiatives public- privés précédentes
(AGRA, NASAN, etc) notamment leurs impacts sur les cadres légaux nationaux avec
la libéralisation des ressources agricoles (terre, eau et semence) et du système
d’alimentation locale ;
 Intégrer des indicateurs concrets sur la souveraineté alimentaire et la nutrition ;
 Mettre en place un système conjoint de suivi des engagements ;
 Développer une stratégie pouvant amener les populations à consommer les produits
locaux.
Aux gouvernements :
 Créer les richesses intérieures en consommant les produits locaux,
 Promouvoir des rapprochements des peuples du sud et du nord ;
 Prendre en compte les droits coutumiers et l’accès des femmes à la terre dans
l’adoption des lois foncières,
 Définir une vision et des politiques claires sur l’agriculture, le foncier qui protège au
mieux les droits des petits agriculteurs (accès à la terre, à l’eau et aux semences
paysannes et ressources halieutiques),
 Inclure les organisations paysannes dans les instances de prise de décisions sur les
orientations et mesures politiques,
 Faire des analyses au préalable sur les objectifs de création d’emplois et des autres
aspects bénéfiques pour l’économie locale et procéder à une analyse coût-bénéfice de
toutes les mesures incitatives, fiscales, tarifaires et douanières.
 Promouvoir l’agro écologie paysanne comme un modèle d’agriculture viable.
Aux organisations de la société civile :
3- Renforcer les plaidoyers pour une participation des mouvements sociaux aux luttes
pour la démocratisation de l’Afrique ;
 Se passer de certains financements asservissant.
5- Sur la dépendance monétaire et l’évasion fiscale
 Lutter contre les flux financiers illicites et mobiliser des ressources internes.
 Lutter avec courage pour sortir du système monétaire imposé ;
 Créer une monnaie commune africaine
6- Sur le changement climatique
 Assurer un financement durable des mesures d’adaptation et d’atténuation du
changement climatique au profit des populations victimes de la sécheresse, de
l’avancée des mers et des catastrophes naturels ;
 Faciliter le transfert des technologies propres vers l’Afrique sans engendrer de
nouvelles dette pour les pays africains ;
 Imposer aux entreprises opérant en Afrique, en particulier dans l’exploitation des
ressources naturelles, des normes de protection environnementale et de responsabilité
sociale à l’endroit des communautés vivant à proximité des zones d’exploitation ;
 Rendre justice aux communautés africaines victimes des dégradations de leur
environnement suite à l’exploitation des ressources naturelles dans leur milieu ;
7- Sur la migration
 Mettre fin au système de visa de court terme qui empêche la mobilité des citoyens
africains vers l’Europe et engendre des drames humains dans les déserts et dans les
mers.
 Adopter le protocole de libre circulation des africains sur leur continent et abolir les
frontières hériter de la colonisation ;
 Combattre les agents d’immigration à l’origine des tracasseries et des harcèlements
aux frontières des citoyens et particulièrement des commerçants transfrontaliers ;
 Rediriger les fonds de développement utilisés aux renforcements des contrôles aux
frontières à des réels projets sociaux qui bénéficient au bien-être des populations.
Abidjan, le 28 Novembre 2017

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